Extrait de l’intervention en Conseil Municipal du 4 février 2025 sur le Budget —
Monsieur le Maire,
Tout d’abord, je le redis, comme je l’ai déjà dit lors du Conseil Municipal de décembre : pour 2025, vous avez voulu avancer le processus budgétaire en le faisant se dérouler de décembre à février, alors qu’il se tenait habituellement de février à avril. Une bien mauvaise décision, puisque c’était précisément l’année où il ne fallait pas le faire, vu le désordre national que nous connaissons tous.
Sans orientations nationales issues d’une Loi de finance validée, et dans un contexte de recherche d’économies de la part de l’Etat, il est pour le moins hasardeux d’établir le budget d’une commune.
Vous avez établi ce budget en faisant comme si on allait recevoir les mêmes dotations et les mêmes subventions qu’en 2024 ! Ce qui est n’est pas sérieux.
L’examen du budget doit être un moment de vérité, mais dans ces conditions, ça ne l’est pas.
Une épargne nette très faible
D’autant que, sans intégrer aucune restriction -donc dans le meilleur des cas- vous nous présentez malgré tout une situation financière plus que tendue sur la commune, au point que, toute dépense imprévue ou toute recette manquante, seront difficilement absorbables.
En premier lieu, l’épargne nette de 2024 prévue à 475 000 euros en décembre, ne sera finalement plus que de 215 000 euros -moins de la moitié- Je rappelle qu’elle était de 2,2 millions d’euros en 2022.
Voyez-vous M. Lebigre, comme le remarquent beaucoup de personnes, vous pouvez être méprisant dans le journal municipal quand je ne peux pas vous répondre immédiatement, mais les chiffres sont têtus… seulement 215 K€ en 2024.
Cette épargne nette qui représente notre capacité à autofinancer nos investissements, ne sera sans doute guère plus élevée en 2025.
Elle aurait même été négative sans une augmentation des impôts locaux au travers de la THRS, qui apporte cette année une nouvelle recette de 650 k€ à la ville.
Mais raisonner impôts avant de penser économie, c’est vraiment aller à la facilité !

Une augmentation de 26% de la dette
Alors sans capacité d’autofinancement, vous allez devoir emprunter.
Un emprunt de 3 784 000 euros est prévu en 2025, ce qui portera la dette de la ville de Vence à fin 2025, dernière année de ce mandat, à plus de 23,4 M€.
Je rappelle que fin 2019, dernière année du mandat précédent, la dette était à 18,6 M€. Elle aura donc augmenté de 4,8 M€ pendant ce mandat, soit +26%.
Et cela, tout en engageant d’ores et déjà des investissements plus que conséquents, à financer sur le prochain mandat, à nouveau par de l’emprunt supplémentaire.
Je pense bien sûr à un solde de paiement des Halles Gourmandes, mais surtout à la couverture de la piscine, et également à la sécurisation des falaises des Baous, travaux que vous avez tout fait pour qu’ils ne soient pas réalisés dans ce mandat, au péril des personnes et des biens se trouvant à flan de Baous.
Pour caractériser l’endettement de la ville, l’indicateur qui est principalement regardé, c’est la capacité de désendettement, c’est-à-dire le nombre d’années qu’il faudrait pour rembourser toute la dette si l’on y consacrait toute notre épargne brute.
Dans votre rapport, vous nous indiquez que notre capacité de désendettement était de 10,2 années à la fin de l’année dernière, en très forte progression par rapport aux 5,6 années de 2023… quasiment du simple au double en un an.
Mais à fin 2025, toujours d’après vos chiffres indiqués dans le rapport, elle sera de 12,3 années.
C’est-à-dire qu’elle dépassera le seuil d’alerte des 12 ans regardé par la Chambre Régionale des Comptes, mais aussi par les banquiers pour juger de la solvabilité de la commune et lui prêter de l’argent.
Voilà la situation financière dans laquelle nous nous trouvons.
Je ne l’invente pas, c’est les chiffres qui le disent, et ceux sont vos chiffres.
Une situation remarquée par la Chambre Régionale des Comptes
Extrait du Rapport 2023 de la Chambre Régionale des Comptes :
En page 12 du rapport « La Collectivité connaît une situation financière fragile. La commune, qui bénéficie de bases fiscales d’impositions plus élevées que celles constatées en moyenne, ne réussit pas à dégager un autofinancement suffisant. Ses marges de manœuvre sont notamment réduites par le poids de la dette. »
Toutes vos remarques chiffrées sont intéressantes … Et inquiètantes pour ce qui concerne les finances de la Ville…
En ce qui concerne Chagall, le Maire dit être lié par des engagements de permis de construire pris avant sa mandature ?
Quant à la piscine, le fait de ne pouvoir l’ouvrir en été me semble absolument rédhibitoire, surtout dans notre région !