Navettes gratuites 1

Navettes gratuites – Acte 1

Intervention en Conseil Municipal du 10 décembre 2020 — 

Votre programme promettait 4 navettes gratuites

Vous nous en présentez aujourd’hui une première étape, c’est-à-dire 2 navettes sur les 4

Peut-être est-ce la précipitation de vouloir bien faire, peut-être est-ce la pression que vous ressentez à devoir montrer un minimum de réalisation avant cette fin d’année… mais quoi qu’il en soit cette première étape ne répond pas à la demande des Vençois

Quelle est-elle cette demande ? 

Depuis septembre 2019, date de mise en œuvre par la Métropole d’un nouveau plan de circulation des bus, les principales plaintes formulées par les Vençois proviennent : 

  • en partie, de la disparition du trajet tiroir par la route de Cagnes jusqu’au Puits du Renard de l’ex 94 devenu ligne n°9 ;
  • mais aussi du temps extrêmement long du trajet Vence-Nice imposant plusieurs changements entre bus et tramway ;
  • et surtout de la fréquence de passage des lignes 46 et 48 par rapport aux ex-navettes vençoises.

Désolé de vous le redire, mais pour la grosse majorité des utilisateurs, la gratuité n’est pas une demande prioritaire, c’est au mieux la cerise sur le gâteau.

Je ne compte pas les personnes, pour la plupart âgées, qui sont venues vers moi pendant la campagne électorale pour me faire part de leur problème à faire correspondre l’horaire d’un bus avec, par exemple, l’horaire d’un rdv chez le médecin. Soit, elles étaient obligées d’arriver très en avance, soit en retard.

Mais ces mêmes personnes étaient absolument prêtes à payer leur trajet si, en contrepartie, la fréquence de passage des bus était améliorée, c’est-à-dire si la qualité du Service Public, sa performance, sa fiabilité, étaient à la hauteur de leurs attentes.

Par la délibération que vous nous proposez, rien n’est amélioré sur les limites du service déjà rendu par les lignes 46 et 48.

Vous nous proposez simplement que la ville finance ce service public, c’est-à-dire que tous les contribuables Vençois paient le bus même s’ils ne l’utilisent pas, avec en plus, l’intégration d’une bizarrerie vicieuse sur les horaires de gratuité, baptisée gratuité partielle.

Et bien, ce n’est pas notre façon de voir les choses. Comme nous avons eu l’occasion de le faire savoir voici quelques mois, nous défendons le principe de l’utilisateur – payeur. Il est simple : si vous utilisez un Service Public, vous participez financièrement au coût de ce Service Public. Tout simplement parce que le Service Public a un prix, il n’est pas gratuit.

Et vous le savez bien d’ailleurs !

Parce que si vous étiez totalement convaincu que la gratuité des Services pour l’usager était la solution d’avenir, vous chercheriez à l’appliquer à d’autres Services Publics.

Vous nous proposeriez de rendre le stationnement définitivement gratuit sur Vence, mais aussi de rendre gratuit d’autres Services Publics, comme l’enlèvement des ordures ménagères, et pourquoi pas l’eau et l’électricité de chacun.

Tout serait pris en charge par la ville et gratuit pour l’usager…

En fait, votre proposition n’améliore en rien le service de transport en commun et va couter 26 000 euros à tous les Vençois la première année et bien plus les années suivantes avec normalement 2 navettes gratuites supplémentaires.

Et n’allez pas nous rétorquer que l’on manque de considération sociale. Le paiement d’un Service Public n’a jamais empêché la mise en œuvre d’une tarification sociale, pour que tous les habitants aient accès aux Services Publics.

 

D’ailleurs, cette tarification sociale existe d’ores et déjà dans le cadre des transports en commun.

Et là où nous aurions été totalement solidaire de votre projet, c’est si vous aviez créé un budget de 26 000 euros pour accompagner les personnes dans le besoin, celles qui ne peuvent pas s’offrir le luxe de prendre régulièrement le bus, même avec la tarification sociale actuelle qui, peut-être, ponctuellement, pour des usagers en situation de précarité particulière, est insuffisante.

Enfin, pour en terminer, nous partageons bien évidemment le souhait de faire venir davantage de monde en centre-ville.

On comprend aisément que des liaisons nouvelles, depuis les quartiers, avec des tracés bien réfléchis, favorisent la venue en Centre-Ville. Tout le monde le conçoit.

Mais là, il s’agit de lignes existantes, sans aucune amélioration de service, dont la mise en gratuité, partielle, ne peut trouver sa justification que dans le cadre d’un excès de démagogie

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